Le défi « ventoline » - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Récemment médiatisé en raison de son succès sur les réseaux sociaux, le « ice and salt challenge » qui consiste à s’infliger une brûlure, via une réaction eutactique provoquée par l’application de sel puis de glace sur la peau, est en réalité pratiqué par les adolescents depuis de nombreuses années. Il semble qu’il en soit de même pour le « défi ventoline »…
Observations |
Lucas, 14 ans, atopique, consultait pour une brûlure de l’avant-bras gauche. L’examen dermatologique montrait une brûlure du deuxième degré aux contours figurés. L’interrogatoire trouvait la notion d’une agression sans auteur identifié, ressentie comme une brûlure et qualifiée par les camarades de classe comme liée à « la ventoline ». Une phlyctène était apparue au retour du collège puis avait laissé place à une plaie. L’enquête menée auprès des élèves du collège et des soignants de l’unité de dermatologie révélait les informations suivantes :
– plusieurs collégiens présentaient ce type de brûlures provoquées par eux-mêmes via la pulvérisation de Ventoline® en spray ou suite à une agression par un auteur inconnu ;
– une élève infirmière âgée de 29 ans expliquait qu’elle gardait la « trace » de la brûlure infligée par sa sœur, asthmatique, avec un spray de ventoline appliqué sur son bras, 17 ans auparavant ;
– toutes les brûlures ou les cicatrices post-brûlures avaient la forme géométrique de l’embout du spray de Ventoline®.
Les données de la littérature se limitaient à quelques cas cliniques isolés. Le cas le plus récent, publié en 2010 par une équipe française, rapportait une brûlure du deuxième degré superficiel survenue suite à une agression par une dizaine de pulvérisations de Ventoline® en spray, sans contact direct avec la peau.
Discussion |
Les brûlures provoquées par les pulvérisations de Ventoline®en spray semblent de pratique ancienne chez les adolescents mais mal connues de la communauté médicale. Le mécanisme de la brûlure n’est pas univoque. Il implique le gaz propulseur de l’aérosol, le norflurane, hydrocarbure halogéné utilisé comme fluide réfrigérant pour les applications de « froid positif » (au-dessus de 0°C) en particulier pour la climatisation des véhicules. Sa pulvérisation sur la peau provoque une agression physique liée au froid possiblement associée à une agression chimique. La forme géométrique de la brûlure superposable à celle de l’embout du spray est caractéristique de la pratique et décrite dans tous les cas rapportés.
Conclusion |
Les brûlures par pulvérisation de Ventoline® en spray nécessitent d’être prévenues par des mesures d’éducation thérapeutique en amont auprès des adolescents asthmatiques car elles peuvent conduire à des cicatrices définitives affichantes (visage), voire entraîner des dégâts oculaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Ventoline®, Brûlure, Spray
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S194-S195 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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